Vers des pratiques aquacoles plus durables: méta-analyse du potentiel des régimes alimentaires enrichis en végétaux pour améliorer la croissance, l’immunité et la résistance aux maladies des poissons

Les maladies des animaux aquatiques sont l’un des principaux facteurs limitant le développement de l’aquaculture, et l’apparition de maladies devrait augmenter avec le changement planétaire. Toutefois, afin de traiter l’augmentation des maladies dans un contexte d’émergence mondiale de la résistance aux antimicrobiens et de renforcement de la réglementation en matière d’utilisation des antimicrobiens, il est urgent de trouver des solutions de remplacement durables. L’utilisation de compléments végétaux pour accroître l’immunité des poissons et la résistance aux maladies a gagné en popularité au cours des dernières décennies. L’utilisation de compléments fonctionnels, tels que les plantes, peut également améliorer la croissance et l’assimilation des aliments pour animaux, contribuant ainsi à une meilleure optimisation des ressources aquacoles (par exemple, l’inclusion des farines de poisson). Nous avons procédé à un examen systématique et à une méta-analyse afin de recenser les lacunes dans la recherche concernant l’utilisation de régimes alimentaires enrichis en plantes dans l’aquaculture piscicole et d’estimer, pour la première fois, l’efficacité globale des régimes alimentaires enrichis en végétaux sur la croissance des poissons, l’immunité et la résistance aux maladies, ainsi que l’effet des paramètres intrinsèques (niveau trophique des poissons, type de matériel végétal, dosage, durée du traitement et espèces pathogènes) sur l’efficacité du traitement. Nous avons constaté que les régimes alimentaires enrichis en végétaux ont considérablement amélioré la croissance, l’immunité et la survie des poissons traités, indépendamment du niveau trophique, de la durée du traitement et du type de matériel utilisé. Nous montrons également que les compléments végétaux constituent une alternative polyvalente qui peut bénéficier à différents secteurs de l’aquaculture (des petits aquaculteurs aux productions intensives). Enfin, nous avons observé que les études devaient améliorer les informations communiquées sur le matériel végétal utilisé (par exemple, origine, identification, composition chimique), afin de permettre la comparaison des différentes expériences et d’améliorer leur répétabilité.